Mardi 27 Février 1917 Edmond ROUSSIN va au charbon …
Mardi 27 Février 1917
Edmond ROUSSIN
va au charbon …
Encore un de ces petits documents que j’aime… En quelques lignes, il nous fournit de multiples renseignements ; un véritable petit tableau d’époque…
Tout d’abord, il nous apprend, ou nous rappelle, que les villages proches du front, manquaient de bois.
Monsieur ROUSSIN était particulièrement bien placé pour le savoir, puisque VD était le lieu de cantonnement de la Compagnie de « cantonniers » chargée de l’entretien des routes du secteur, mais aussi du fonctionnement des scieries, de Chambrecy, Marfaux, etc, grandes consommatrices de bois pour la construction des baraques du grand camp de Ville-en-Tardenois, et pour les cagnas et tous les autres aménagements des tranchée et de la ligne de front. De plus, le Capitaine MAILLE , commandant cette Compagnie, logeait chez … Monsieur ROUSSIN, comme de juste !
Toute la rhétorique développée dans cette lettre nous ramène bien au contexte de l’époque : opposition ville, campagne ; patriotisme… et même «l’union sacrée» invoquée pour réclamer un wagon de charbon…
Ancien maire, Edmond ROUSSIN montre qu’il a l’habitude «d’être aux affaires» et de s’occuper de ses concitoyens ; il pense aussi à ménager l’avenir en réservant les chênes pour la reconstruction. Il ignore alors que l’année suivante, les bois de VD seront eux-même ravagés pas les bombardements, et les chênes, précisément, 40 années plus tard, mon père hésitera encore à les abattre, parce qu’ils sont « pleins d’éclats d’obus »…
Quant aux batteuses elles nous retransportent tout-à-coup dans ces temps lointains, heureux encore, où les machines, les moteurs, ne faisaient que commencer à ravager la campagne...
Enfin, sans doute qu’Edmond ROUSSIN, fils de Nathalie GOSSET, avaient de bonnes adresse pour se fournir an charbon, -Mais je n’ai pas établi les liens exacts entre les GOSSET, nombreux à Reims à cette époque.
Le Maire en exercice est alors Léon THUILLIER.